Interview de Loraline Bradern

Interview Loraline Bradern

Aujourd’hui je vous propose quelque chose d’un peu nouveau pour moi. En effet, j’ai décidé de réaliser une nouvelle interview et j’ai choisi de la faire avec Loraline Braden auteur de « Unité d’Elite » chez BMR et de « Combat d’Amour » chez ADA éditions, qui sort en papier le 13 novembre 2018.

Je cesse de parler et je vous laisse découvrir l’interview.


  • Est-ce que tu pourrais te présenter en quelques phrases ?

Il parait qu’un auteur doit présenter une biographie dès lors qu’il est édité… je suis nulle à cet exercice alors je vais jouer la facilité et vous mettre la bio officielle de BMR :

« Originaire du Sud de la France, Loraline vit en Provence avec son mari et ses trois enfants. Enfant unique et solitaire, son imagination un peu trop fertile et envahissante l’a incitée à élaborer des scénarios et à être une grande rêveuse dès son plus jeune âge. Friande de lecture depuis toujours, sa tendance à s’évader dans les livres s’est encore accentuée, une fois arrivée à l’âge adulte. Incurable romantique, passionnée d’histoire médiévale et de l’univers militaire depuis l’adolescence, elle a toujours été une lectrice assidue de romances historiques et de romances militaires ou policières. C’est donc naturellement qu’elle a commencé à écrire dans ses catégories de prédilection. Lors d’une grossesse difficile, pendant laquelle elle a dû rester alitée de longs mois, elle a commencé à jeter sur le papier les grandes lignes d’une romance. Trop occupée par la suite par sa vie familiale et professionnelle, cet embryon d’histoire est resté à l’état de projet pendant plusieurs années jusqu’à fin 2015, date à laquelle elle s’est lancée dans le partage de quelques chapitres sur Wattpad, encouragée par sa mère.
Suite à la perte d’une grande partie de sa famille dans un accident au début 2016, elle a trouvé refuge dans l’écriture. Ecrire des romances lui a permis de s’évader, d’oublier sa douleur et d’évacuer certaines émotions. C’est ainsi qu’en quelques mois sont nés les différents tomes de Combat d’Amour (romance historique) et d’Unité d’Élite (romance militaire). »

Bon ça c’était la version officielle et donc sérieuse maintenant voici ma bafouille personnelle… Allons y pour la tranche de vie… Je suis originaire du Sud de la France et j’y vis toujours, plus exactement en Provence dans la région marseillaise. Je suis mariée avec mon chéri depuis 20 ans et maman de 3 enfants qui vont de 10 à 18 ans. Et la famille accueille aussi trois tortues et une lapine. Dans la vie de tous les jours je suis instit en maternelle. Je suis une accro de lecture depuis ma plus tendre enfance et une grande dévoreuse de romances historiques, de romantic suspens et military romance. Je suis une fille plutôt simple et pas trop chiante (enfin je crois). J’ai un gros défaut : je suis hypersensible, ce qui me joue régulièrement de mauvais tours. Je cumule les gaffes et je suis une spécialiste des pieds dans le plat. Un véritable Gaston Lagaffe au féminin. Véritable stressée de la vie, l’humour est ma bouée de sauvetage.

  • Depuis quand écris-tu ?

J’ai jeté les premiers mots de Combat d’Amour sur mon ordi en 2003 mais je ne considère que je n’ai réellement commencé à écrire de manière continue qu’à partir de novembre 2015.

  • As-tu des habitudes d’écriture ?

Non pas vraiment. J’écris dans plein d’endroits différents : dans ma chambre sur mon lit, sur mon canapé (très très souvent), sur mon bureau dans ma classe aux pauses quand je ne suis pas de surveillance de récréations ou à la pause de midi (très très souvent aussi), dans ma voiture quand j’attends mes enfants pendants qu’ils font leurs activités.

La seule chose qui est immuable c’est que je ne supporte pas d’avoir quelqu’un qui puisse regarder par-dessus mon épaule ou à côté de moi donc par exemple lorsque je suis sur le canapé avec mes enfants qui regardent la télé, je ne suis pas assise à côté d’eux avec le dossier dans le dos mais j’ai l’accoudoir dans le dos et les jambes en tailleur perpendiculairement à eux comme cela ils ne peuvent pas voir ce que j’écris.

  • Peux-tu nous en dire plus sur ce qui t’as poussé vers l’écriture ?

A la vue de mon parcours je crois qu’on peut dire que l’écriture m’a permis d’échapper à mes angoisses, m’a permis d’oublier la réalité et de survivre.

  • Que peux-tu nous dire sur ton processus d’écriture ?

Rien d ‘extraordinaire si ce n’est que j’écris par bouts et dans le désordre. C’est-à-dire que je vais avoir des idées, des phrases qui fusent et je vais les taper sur mon ordi, je vais avoir le début d’un chapitre, la fin parfois des morceaux du milieu. Je saute plein de lignes entre puis je relis et je comble les trous, fais les jonctions entre les passages. Puis je relis encore et j’affine, je vais plus loin dans les détails, j’étoffe le texte. Par exemple actuellement j’ai un prologue, des morceaux de scènes déjà écrites pour Valkyrie Squadron mais ces scènes se placeront au milieu de l’histoire et même vers la fin pour d’autres.

Pour Combat d’Amour j’avais écrit environ une vingtaine de chapitres en 2008 et il s’agissait des chapitres charnières dont celui de la fin et 6 ou 7 du milieu. Or actuellement le manuscrit de la saga total comporte 205 chapitres et je n’en suis pas à la fin, c’est dire comme le texte et l’intrigue ont été considérablement enrichis et complexifié depuis.

Ah si un truc… je suis une maniaque du réalisme et je fais donc beaucoup de recherches. On peut même dire que je passe des dizaines d’heures à faire des recherches avant de commencer une histoire et tout au long de l’écriture. Parfois je passe 3 fois plus de temps à faire des recherches pour un chapitre que le temps que je mets à l’écrire après.

  • Quel est ton auteur préféré ?

Impossible à dire ! Il y en a trop et dans des styles différents.

  • Quel est ton livre préféré ?

Bon ça va paraître très présomptueux mais mon livre préféré, celui que j’ai lu et relu des dizaines de fois c’est Combat d’Amour. Peut être parce qu’il fait partie de moi, parce que je l’ai commencé il y a 15 ans et que chaque année entre août 2003 et juillet 2007, je n’ai plus écrit un seul mot mais je relisais régulièrement ce que j’avais déjà écrit. J’ai écrit quelques chapitres entre juillet 2007 et janvier 2008 parce que j’étais de nouveau sous le coup d’un risque d’accouchement prématuré. Puis de nouveau je n’ai rien écrit entre 2008 et novembre 2015 mais tous les ans je relisais tout.

Cette histoire j’y ai pensé, rêvassé pendant des années au point de pouvoir en voir le film défiler dans ma tête. J’ai commencé à l’écrire parce que je n’arrivais pas à trouver une histoire qui correspondait totalement à mes goûts à ce que je recherchais et j’ai donc écrit une histoire que j’aurais aimé lire.

  • Quelle est ta romance historique préférée ? Quelle est ta romance « uniformes » préférée ?

Il est difficile pour moi de donner une romance historique préférée car j’en aime beaucoup. J’aurais plutôt tendance à dire que j’aime particulièrement quelques auteurs comme Johanna Lindsay et Julie Garwood, Monica McCarty avec « Les chevaliers des Highlands » ou Sarah McCarty avec la série des « Hells Eight ».

En romance uniforme ma préférence va à Maya Blanks et ses KGI (certains sont moins bien que d’autres) puis Julie Ann Walker avec ses Forces d’Elite mais aussi Laura Kaye et ses Hard Ink. Pour moi une vraie military romance doit contenir des scènes d’action militaire et être réaliste, juste au niveau des informations et j’avoue que j’ai du mal à en trouver. Beaucoup de romances dites militaires n’utilise que l’aspect uniforme du héros et contiennent de sacrées boulettes au niveau du contexte militaire.

  • A ce jour trois de tes romans ont été publiés, en as-tu d’autres en réserve ?

Oui ! Il y en a 3 autres qui vont arriver en 2019. Il s’agit des 3 derniers tomes de Combat d’Amour. Les contrats sont signés et j’ai terminé la révision éditoriale du tome 2 déjà et je vais bientôt attaquer celle du tome 3.

J’ai également deux autres histoires en cours d’écriture que j’envisage de publier mais peut-être pas par le biais d’une maison d’édition. L’aventure de l’auto-édition me tente pas mal je l’avoue.

  • Peux-tu nous présenter « Unité d’élite » en quelques mots ?

Je pense que le mieux est de commencer par le résumé d’accroche :

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Ils se sont rencontrés dans le noir. Captifs d’un groupe terroriste, ils ont partagé la même cellule et, par sécurité, utilisé des faux noms. Elle était Jessi. Lui, Woody. Au milieu de l’enfer, sans jamais se voir, ils se sont chamaillés, désirés. Et il l’a sauvée au péril de sa vie. Presque trois ans plus tard, Alyssandra travaille au sein des forces spéciales de la Navy, le Black Squadron. Elle croit son Woody mort. Leur histoire, fantasmée. Leur passé, enterré. Jusqu’à ce qu’une mission ébranle toutes ses certitudes…

Si vous n’avez pas lu UE, ce passage comporte des spoilers

Le tome 1 est axé sur de l’action et du suspens. C’est un tome où on cherche à découvrir la vérité sur ce qu’il s’est passé en Somalie. Le tome 2 est lui davantage axé sur la romance. Dans cette duologie on aborde le sujet du syndrome du survivant et de ses séquelles d’un point de vue émotionnel au niveau de la vie privée. Jessi est hantée par ce qu’elle a vécu, Woody aussi mais à un moindre degré car son sentiment de culpabilité est moins important. Pour lui la découverte de Jessi le libère et il n’a aucune appréhension alors que Jessi a des angoisses profondément ancrées sur le fait de perdre à nouveau un être cher, elle est dans un mécanisme de protection.

Fin des spoilers

Quand j’ai écrit UE je suis aussi allée à l’encontre de certains clichés comme celui de la fille forte en toute circonstance car c’est bien souvent loin de la réalité. On peut être « badass » sur le plan professionnel mais fragile sur le plan personnel. Je savais que c’était risqué mais j’ai volontairement voulu aller à l’encontre d’idées reçues totalement erronées sur les membres des forces spéciales. J’en avais marre de voir ce genre d’idée véhiculé dans bon nombre de romances dites militaires où il y a une pauvre fille qui s’amourache d’un militaire qui a le cœur dur et insensible et qui doit se battre pour qu’il finisse par tomber amoureux d’elle. Contrairement à ce que beaucoup croient ce ne sont pas des mecs durs et insensibles qui ne savent pas exprimer leurs sentiments. Ce sont peut-être des « machines de guerre » qui ne peuvent pas se permettre d’avoir des états d’âmes dans leur job mais une fois avec leurs proches ils sont bien souvent très différents et peuvent se révéler les papas les plus câlins et les compagnons les plus romantiques qui soient. Après il y a bien évidemment des exceptions mais elles sont loin d’être majoritaires d’après ce que j’ai pu voir et entendre dans le milieu militaire.

  • Qu’est-ce qui t’as donné (l’)envie d’écrire une romance militaire ?

Tout d’abord parce que je suis fan de military romance et de films militaires. J’en ai vu un paquet avec mon père pendant mon adolescence et le milieu militaire m’a toujours fasciné. Bon sang ne saurait mentir comme le dit l’adage ! Et puis très jeune je rêvais d’être pilote de chasse mais à l’époque ce n’était pas possible pour les femmes donc j’avais décidé d’être pilote d’hélicoptère ou pompiers ou flic et le GIGN me tentait bien aussi (mais là aussi à l’époque pour les femmes (ce n’était pas possible). Une maladie osseuse à l’adolescence a ruiné à néant mes espoirs car je suis dans l’incapacité de soutenir des efforts physiques intenses à cause des séquelles. Donc de manière générale c’est un milieu qui m’a toujours attirée et que je connais assez bien de par mon entourage.

  • Si tu ne devais retenir qu’un seul SEAL lequel serait-il ? (Matt compris) Pourquoi ?

Sans hésiter Storm. Parce qu’il va un peu à l’encontre des idées reçues de bon nombre de gens et de ce qu’on a l’habitude de voir dans la plupart des romances militaires. Et puis aussi parce qu’il a certains points communs avec mon chéri au niveau physique et surtout caractère (j’ai dit certains pas tous !).

  • Quel est le personnage qui a été le plus difficile à écrire ? Le plus facile ? Celui que tu as le plus détesté

La plus difficile a été Alyssandra parce qu’on a un point commun douloureux et il est toujours difficile d’essayer de faire passer son propre ressenti, ses émotions à un personnage tout en modifiant certains aspects pour rester dans le cadre de l’intrigue et dans la cohérence.

Paradoxalement Alyssandra a aussi été le plus facile à écrire par moment parce que justement on avait des points communs. En fait cela dépendait des moments. C’est difficile à expliquer. De manière générale ses émotions, son comportement étaient faciles à écrire mais ensuite il était difficile de les adapter à l’intrigue.

Le plus détesté ? Sans conteste, Brickman. Mais je pense que je ne suis pas la seule ! Par contre je me suis régalée à écrire le règlement de comptes LOL

  • Comment s’est passé l’écrire d’UE, as-tu des petits secrets, anecdotes à nous révéler ?

Un certain nombre de faits décrits dans UE sont basés sur des faits réels ou du moins sur une base réelle comme le bombardement du camp shebab, l’opération avec le drone contre les leaders terroristes, le cartel colombien. Certaines scènes d’action aussi sont des descriptions partielles de vidéos d’enregistrement d’entrainement ou d’opération de Seals. Vidéos que l’on peut trouver sur le site de l’US Navy ou sur des Tribute ou vidéo de motivation des Navy Seals.

A l’origine lors de l’écriture du premier jet sur wattpad les noms de certains personnages étaient réels. Ces personnes, que ce soit chef de cartel ou chefs terroristes ou même officier de commandement de la Navy, ou noms des cartels ou noms de certains lieux étaient réels mais ce n’était pas des informations classifiées en secret défense, on pouvait trouver ces informations en cherchant à des endroits spécifiques du net. Comme j’ai la fâcheuse tendance à vouloir être le plus réaliste possible et comme les personnes en question étaient décédées ou plus en activité et mentionnées dans certains documents accessibles au public, j’ai donc utilisé ces informations telles quelles mais lors de la révision éditoriale, quand l’éditrice a su que c’était basé sur des faits réels, il y a eu en quelque sorte un petit frisson de panique et on m’a fortement conseillé de changer les noms des cartels et des personnages.

Pour ce qui est des anecdotes, UE en contient certaines que j’ai vécues mais légèrement transformées pour le besoin de l’intrigue. Par exemple le pari des gars en boîte, j’y ai assisté quand j’étais jeune et que je commençais à fréquenter mon chéri. La différence c’est que c’était avec des militaires français et ce n’était pas la marine mais l’armée de l’air. Les anecdotes concernant Woody qui a quelques soucis avec le matériel de sécurisation de la maison à cause du bébé, c’est du 100% vécu avec mon homme qui pétait les plombs avec ça. J’ai vite arrêté de compter le nombre de fois où il insultait copieusement le placard qui ne voulait pas s’ouvrir ou qu’il avait les doigts coincés dans un tiroir ! De même les parents très présents, le père d’Alyssandra très protecteur, ça correspond assez bien à ce que j’ai vécu avec mes parents. Je pense que je n’oublierai jamais la tête de mon homme quand il s’est fait enguirlander par mon père parce qu’il n’était pas venu faire sa demande à mon paternel avec les « gants blancs » avant de me demander en mariage.

  • Envisages-tu un spin-off de « Unité d’élite » avec les membres des différents squadron ?

124183493-512-k186090Oui, à vrai dire à l’origine le titre complet du premier jet sur Wattpad était Unité d’Elite : Blue Squadron car je pensais faire un opus par squadron. C’est-à-dire que j’avais en tête un Red Squadron, Gold Squadron, Silver Squadron et un Black Squadron. Mais BMR a préféré simplifier en Unité d’Elite et entre temps j’ai eu une info qui m’a donné une idée pour créer Valkyrie Squadron. De prime abord je pensais que Valkyrie pourrait bien clôturer la série mais… l’écriture du prologue est arrivée d’un coup sur une impulsion, un besoin que j’ai brusquement ressenti. Dans la foulée je l’ai posté sur wattpad et l’accueil des lectrices a été époustouflant. Et je ressens le besoin de continuer cette histoire pour des raisons personnelles donc je pense que Valkyrie Squadron sera le prochain opus de UE. Mais il va aussi être très difficile à écrire pour moi d’un point de vue personnel donc je ne sais pas si je serai en mesure d’aller jusqu’au bout ni dans quel délai.

  • Et que dirais-tu as un lecteur, qui n’a pas encore découvert cette histoire ?

Bonne question ! Je pense que lui dirait qu’il faut qu’il aime le milieu militaire déjà parce qu’il y a quelques passages qui peuvent paraître un peu technique au moment des missions. Il faut aussi aimer chercher les indices si on veut résoudre le mystère de Woody dans le tome 1.

  • Peux-tu nous présenter « Combat d’amour » en quelques mots ?

Très difficile pour moi de présenter CA en quelques mots car cette “saga” a une place très particulière dans mon coeur et même je crois qu’on peut dire dans ma vie. Pour faire très court, c’est un cadeau réciproque mère-fille, à la fois volonté testamentaire et hommage posthume. Je ne vais pas entrer dans les détails mais ma mère m’a fait promettre de finir cette histoire quelques semaines avant d’être tuée. Que je la finisse et tente l’édition était quelque chose qui lui tenait à coeur. Quand j’ai commencé à écrire cette histoire, j’étais immobilisée car je risquais de perdre ma fille avec une menace d’accouchement très prématuré à 5 mois de grossesse. La série Combat d’Amour est donc dédiée aux deux femmes de ma vie : ma fille et ma mère car l’une est à l’origine de son idée et de son début d’écriture et l’autre a été celle qui m’a poussée à continuer de l’écrire et le terminer.

Le résumé d’accroche montre qu’il s’agit s’une histoire entre deux êtres que tout oppose au départ et qui s’affrontent :

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Octobre 1066

Les troupes normandes du Conquérant déferlent sur l’Angleterre. Gautier de Fougères, fidèle chevalier de Guillaume de Normandie, reçoit la mission de prendre le fief de Thurston au nom de son sire. Cette conquête se révèle toutefois plus ardue que prévu quand il se heurte à un obstacle inattendu.

Lors de l’invasion normande, Alinor, damoiselle saxonne formée à toutes les tâches domestiques habituellement dévolues aux dames nobles, prend en charge le fief familial tandis que son père et son frère partent au combat pour tenter de repousser les troupes de l’envahisseur. Lorsqu’une troupe armée se présente pour prendre possession du domaine, la jeune femme refuse de baisser les bras devant l’ennemi et décide de résister. Dotée d’un fort caractère et rompue au maniement des armes, Alinor affronte Gautier de Fougères, n’hésitant pas à utiliser tous les moyens à sa disposition…

Prise entre sa fierté et ses sentiments, comment Alinor parviendra-t-elle à se sortir de ce piège tout en sauvant ses gens et son cœur ?

Le but de ce roman était d’intégrer une histoire d’amour à un contexte historique particulier, celui de l’invasion de l’Angleterre par les troupes de Guillaume en Normandie en 1066.

Il s’agissait de montrer comment, en même temps que la conquête de l’Angleterre et de ses peuples et en particulier des Saxons, se fait de manière plus intime, la conquête d’une Saxonne par un Normand. Le couple Alinor/Gautier est une sorte de représentation allégorique de l’Angleterre conquise par la Normandie. L’histoire réunit une invasion militaire et stratégique et une invasion plus pacifique, sentimentale. La romance entre Alinor et Gautier met en évidence l’intégration d’un peuple conquérant dans un autre environnement et l’adaptation d’un peuple vaincu pour finalement aboutir sur l’alliance de deux peuples que beaucoup de choses opposent au départ.

L’aspect historique est très présent dans CA, que ce soit par le vocabulaire utilisé, les descriptions ou les événements retranscrits. Tous ces éléments sont issus de longues et minutieuses recherches pour rester le plus proche possible de la réalité historique et donner plus de véracité au récit.

  • Qu’est-ce qui t’as donnée l’envie d’écrire une histoire se passant à cette époque ?

J’ai toujours été fascinée par le Moyen Age et je suis une grande fan des romances médiévales et des films de chevaliers. Je me suis aussi pas mal penchée sur cette période très longue et complexe grâce à la généalogie. Mes parents étaient férus de généalogie et nous avons donc remonté notre arbre généalogique très loin dans le temps, jusqu’au moyen âge et même plus haut pour certaines branches et on découvre plein de choses très intéressantes et surprenantes quand on fait des recherches généalogiques !

  • Quel est le personnage que tu as préféré ? Celui que tu as le plus détesté ? Pourquoi ?

Mon personnage préféré est Gautier car malgré quelques défauts et un gros « faux pas » avec Alinor, il est malgré tout une version plutôt agréable d’un chevalier qui peut se montrer dur mais aussi très humain. Je dirais que l’expression « une main de fer dans un gant de velours » lui correspond tout à fait. Même si je reconnais qu’au début le velours n’était pas très épais en ce qui concerne ses relations avec Alinor. Mais bon elle le provoquait un peu aussi…

Le personnage que je déteste est bien évidemment Mortreux. C’est le méchant de l’histoire, celui qui fait souffrir physiquement et moralement, qui essaie de briser le couple et qui se comporte de manière ignoble comme hélas c’était le cas de certains chevaliers à l’époque.

  • Quel est le personnage qui a été le plus difficile à écrire ? Le plus facile ?

Le plus difficile a été Alinor car sa personnalité est complexe. Elle est déchirée entre ses sentiments et sa raison, sa loyauté ou l’idée qu’elle s’en fait. Elle doit se battre contre elle-même, se remettre en question, s’interroger sur ses proches. Elle est perdue par moment car elle veut bien faire mais ne sait pas comment se dépêtrer de la situation inextricable dans laquelle elle se retrouve coincée. Rendre palpable son déchirement ses oscillations entre ses sentiments ou sa raison n’a pas été évident. Il fallait qu’elle attendrisse mais aussi qu’elle énerve le lecteur, qu’il ait envie de la secouer par moment, de l’engueuler, mais aussi de la consoler, de l’aider.

Le plus facile ? Brynn ! C’est ma bouffée d’oxygène. Elle est brut de décoffrage, n’a pas la langue dans sa poche et souvent se montre pleine de bon sens pratique même si ses suggestions ne sont pas très « politiquement correctes »

  • Comment s’est passé l’écriture de CA, as-tu des petits secrets, anecdotes à nous révéler ?

Comme je l’ai dit plus haut, l’écriture de CA a été très longue puisqu’elle a commencé il y a 15 ans. Au niveau des petits secrets… Alinor est fortement inspiré de ma fille. Au début c’était uniquement pour le prénom (puisqu’elle n’était pas encore née mais nous avions déjà choisi plusieurs prénoms). J’hésitais entre Aliénor ou Eleanor qui étaient les versions médiévales françaises et anglaises de Eléonore. Mais Aliénor était trop connotée « Aliénor d’Aquitaine » et Eleanor n’existait pas en 1066 et n’apparaissait que plus tard dans les registres de prénoms anglais. A force de répéter ces deux prénoms à la suite j’ai abouti sur Alinor qui m’a beaucoup plus et qui n’existait pas car n’apparaissant pas plus tard dans les registres de prénoms connus de l’époque. Il ne pouvait donc pas être anachronique. Ce problème d’anachronisme des prénoms m’a d’ailleurs posé pas mal de souci. Dans le premier jet de Wattpad certains prénoms ne s’écrivaient pas comme dans la version éditée et même étaient différents. En faisant des recherches au début de l’écriture du tome 2 j’ai découvert un document avec des listes de prénoms et leur orthographes saxonnes ou normandes de l’époque et je me suis rendu compte que certains prénoms n’apparaissaient que plusieurs siècles plus tard ou étaient écrits différemment au XIe siècle. J’ai donc tout modifié et il a fallu quelques semaines aux lectrices de la plateforme pour s’habituer. Quand j’ai repris l’écriture de CA en 2015, le personnage d’Alinor m’est apparu avec certains traits de caractère de ma fille et certains traits physiques et j’ai donc affiné cela.

  • Je sais qu’il va y avoir plusieurs tomes pour CA, combien penses-tu en faire ?

A ce jour il devrait y en avoir 4 pour Alinor. J’ai une demande assez poussée de lectrices pour un tome sur Aileen (la soeur) et j’ai éventuellement des idées pour en faire un sur Edwin (le frère) mais rien n’est décidé et comme j’ai déjà d’autres histoires commencées… je vais attendre d’avoir bouclé ce que j’ai déjà en cours avant de prendre une décision.

  • Et que dirais-tu as un lecteur, qui comme moi n’a pas encore découvert cette histoire ?

De manière très pragmatique, c’est une histoire qui permet d’apprendre des choses sur cette période tout en lisant une romance. Mais avant tout, c’est une histoire qui met en évidence l’évolution dans les sentiments. Ce n’est pas une histoire d’amour à la va vite. Ca se développe au fur et à mesure, au gré des événements qui viennent interférer. Il y a des rebondissements qui provoquent des prises de conscience, qui font que les sentiments gagnent en profondeur. Je dois avouer que je malmène un peu mes personnages à certains moments et qu’ils en « bavent ». Comme UE c’est également un roman qui met en scène des personnages secondaires qui jouent un rôle important. Je crois qu’on pourrait presque dire que c’est une saga familiale qui s’articule autour d’un couple.

  • Tu as écrit des histoires dans des registres totalement différents, as-tu une préférence pour l’un ou l’autre ?

Non pas vraiment. J’adore les romances militaires avec de l’action et les romances historiques en particulier sur certaines périodes ou thèmes (Moyen Age, Highlanders, Viking, seconde guerre mondiale, western)

  • Je suis une grande fan des hommes en kilt, qu’en est-il pour toi ?

J’avoue que moi aussi je suis fan. Par contre inutile de me parler de Outlander car je n’ai pas encore lu les livres ni vu la série mais c’est dans mes projets. Je suis également allée en Ecosse et j’ai adoré les Highlands. Par conséquent je pense que tu ne seras pas surprise si je te dis que j’ai commence l’écriture d’une romance écossaise avec des Highlanders sur Wattpad ?

J’aime beaucoup aussi les cow boys et j’ai dans un coin de ma tête un scénario avec des cow boys également.

  • Quelle est la probabilité pour que tu en écrive une ?

Elle est plus qu’énorme vu que je suis en train d’écrire une romance écossaise justement ! LOL

Sauf que c’est en période médiévale donc pas de kilt…. Il n’existait pas encore ! On appelait cela un plaid. L’amant du clan ennemi se situe à la fin du XIVe siècle donc bien avant l’apparition du kilt dans sa forme actuelle.

  • Un dernier mot pour la fin ?

Un mot à l’attention des lectrices et des chroniqueuses. Une histoire n’est rien sans lecteurs/lectrices. Elle existe dès que l’auteur la rédige mais elle n’a aucune utilité, aucune vie si elle n’est pas lue. Ce sont donc les lectrices qui la font vivre. Mais parfois il y en a peu car la maison d’édition de fait pas de pub et que l’histoire n’a que très peu de visibilité ou parce que l’auteur est inconnu du public. Et à ce moment là ce sont les chroniqueuses qui ont une importance primordiale car ce sont les chroniques qui vont faire connaître l’histoire, inciter les lectrices à aller acheter et lire le livre. Leur rôle est très important et personnellement je suis très reconnaissante aux blogueuses qui se sont intéressées au premier tome de UE à sa sortie parce que c’est elles qui l’ont le plus plébiscité. Elles n’ont pas été très nombreuses et pour beaucoup n’étaient pas très connues mais elles ont donné sa chance à UE et c’est pour cela que j’ai tenu à les mettre dans les remerciements du tome 2 de UE.

Sont également importants les avis sur les plateformes d’achat ou de lecture. Ce sont ces avis, ces critiques qui vont conditionner l’avenir de l’histoire : savoir si elle va avoir du succès ou au contraire faire un flop, savoir si elle va pouvoir sortir en version papier ou rester uniquement en format numérique. Mais ces avis s’ils sont argumentés vont permettre à l’auteur de s’améliorer, de savoir les choses à améliorer pour sa prochaine histoire. Il est donc important que les lecteurs prennent quelques minutes pour laisser leur avis.


Je tiens à remercier Loraline Bradern d’avoir accepté mon interview et d’avoir pris le temps d’y répondre.

Vous pouvez retrouver mon avis sur les deux tomes de « Unité d’élite » ici et ici.

Pour l’heure, « Unité d’élite » est uniquement disponible en version numérique, vous les retrouverez ici : tome 1 et tome 2.

Vous pouvez vous procurer « Combat d’Amour » en version papier (ici) ou numérique (ici).

Vous pouvez retrouver Loraline Bradern sur Facebook, Twitter et sur Wattpad.

 

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